« Le Boulevard Saint Germain depuis l’atelier de l’artiste » circa 1910

Huile sur toile

46 x 55 cm

Porte l'inscription N°2 sur le châssis

Ce tableau fait partie d’un série de quatre tableaux de même sujet dont le numéro 1 (Collection particulière, France) était signé et situé au verso de la main de Saÿen.

Le Smithonian de Washington conserve dans ses collections les deux autres oeuvres de la série numérotées 3 & 4 au verso

Né à Philadelphie et diplômé de l’école des Arts appliqués de la ville en 1891, Saÿen travaille d’abord pour une manufacture d’équipements scientifiques et s’y distingue en dessinant dès ses 18 ans un générateur électrique, qui est cité à l’exposition universelle de Chicago en 1893. En 1897, il reçoit un brevet pour une première mondiale, un tube à rayons-X auto-régulateur. Volontaire lors de la guerre hispano-américaine de 1898, il part pour la Géorgie où il est en charge du laboratoire médical à rayons-X de l’armée. Mais frappé par la fièvre typhoïde, il est réformé et doit rentrer à Philadelphie. Reprenant alors son travail auprès de la manufacture James W. Queen & Company , il s’inscrit en 1899 à l’ Academy of Fine Art de Pennsylvanie, y fait la rencontre de sa future épouse, Jeannette Hope, et débute sa carrière artistique.

En 1906, son épouse devenant journaliste de mode à Paris, le couple Saÿen s’installe boulevard Raspail. Saÿen dessine alors les affiches et les catalogues des grands magasins Wanamaker’s, tout en poursuivant ses études d’art et la peinture. Il se lie d’ailleurs avec l’intelligentsia parisienne au Dôme, y rencontre le collectionneur Leo Stein, et fréquente le salon de sa sœur, Gertrude Stein. Celle-ci fait d’ailleurs trois fois référence à Saÿen,dans L’Autobiographie d’Alice Toklas (1934). En 1907 et 1908, il devient élève de l’Académie Matisse, se rapproche du mouvement fauve et peint plusieurs paysages.

La guerre éclatant, le couple doit quitter la France et rentre à Philadelphie. Saÿen met un terme à son contrat avec Wannamaker’s pour se consacrer à l’art. Peintre moderniste, il se rapproche à partir de 1916 du mouvement cubiste et du Synchromisme et s’intéresse au collage. Il expose dans ces années au Philadelphia Sketch Club (1914, 1916) et organise la première Exhibition of Advanced Modern Art à Philadelphie en 1916. Peu avant sa mort, il s’attache à incorporer à son travail des éléments de l’art amérindien, mais disparaît brusquement à 43 ans.

Ses œuvres picturales sont majoritairement conservées à la Smithsonian de Washington (notamment les deux autres vues de Paris, numérotées 3 et 4), ainsi qu’au Capitole (quatre fresques réalisées en 1904 et 1905).