« Prairie innondée » 1982

François Aubrun est un artiste français né en 1934 à Boulogne Billancourt. Âgé de 10 ans, il fut hospitalisé à cause d’une maladie pulmonaire. À l’occasion d’un séjour dans un sanatorium, Aubrun fut frappé une envie irrésistible de peindre : en fixant le ciel à longueur de journée, il est pris de fascination pour la lumière naturelle, les nuages et les interactions que ces deux éléments peuvent avoir entre eux. Cette thématique de la luminosité et de ses infinies déclinaisons va se retrouver tout au long de sa carrière artistique.

Après cet épisode marquant, Aubrun se déscolarise pour apprendre les différentes techniques artistiques : : la peinture à l’Académie de la Section d’or et la sculpture avec l’artiste Paul Niclausse. Il entre à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris alors qu’il n’est qu’un jeune adolescent. En 1960, il s’installe dans la commune de Tholonet dans le Sud de la France où il vivra une cinquantaine d’années avec sa femme et ses filles. Le choix de cette région n’est pas anodin car l’artiste, âgé de 15 ans, y a passé de nombreuses vacances avec son père. Il avait alors pour habitude de peindre devant les paysages urbains et de montagne. Il réalise sa carrière seul, entouré que de quelques amis peintres. Pour lui, la solitude est un choix et une nécessité. Il estime que la peinture ne peut se composer que lorsque l’artiste est centré sur lui même.

La toile « Prairie inondée » réalisée en 1982 est une œuvre qui fait partie d’une série sur le même thème. il s’agit d’un ensemble d’oeuvres particulièrement lumineuses et colorées : les taches d’un vert acidulé apparaissent comme des néons dans la brume mauve, presque irisée. Le rendu visuel général est vaporeux, fondu, rappelant une atmosphère privilégiée par certains impressionnistes. On pense plus particulièrement à Monet. Aubrun utilise une technique particulière qui fait apparaître les taches vertes par brossage de la couche de surface. Son style artistique présente une nature ambivalente. D’un coté elle est dite non-figurative, mais d’un autre coté, les spécialistes de l’artiste lui attribuent un langage naturaliste. François Aubrun ne représente pas la nature telle qu’elle est, et telle qu’elle se présente sous nos yeux, mais à travers la lumière. Ainsi « Prairie inondée » réalise une synthèse de ces deux styles en présentant non seulement une composition dénuée de figuration, mais également des faisceaux lumineux qui percent la brumeuse couche picturale.

Aubrun décède en 2009 à Paris et laisse dernière lui une riche collection d’œuvres faisant l’objet de nombreuses expositions d’art contemporain.