1958
27 x 18cm
« Jaouën 58 étude pour le signe du corbeau »
Pierre Jaouën cotoie le groupe Surréaliste et les acteurs du Tachisme. Par ces influences, Jaouën rencontre notamment André Breton et Yves Elléouët. Avec ce dernier, il réalise dans les années 1950 des stèles et des fresques sur ciment et sur papier, issues d’une recherche symbolique sur l’espace et le temps. Ces œuvres sont exposées en 1959 à la Galerie de la Cour d’Ingres à Paris. Elles s’inspirent des arts premiers notamment amérindiens. De cette référence émerge un monde de signes, de symboles et de représentations simplifiées d’animaux. Les couleurs sont brutes, terreuses, sans aucun mélange. Les fresques obtenues
conservent l’ambiguïté entre figuration et abstraction, se rapprochant ainsi des recherches Surréalistes.
Cette gouache, exposée en 1959, présente des animaux schématisés et des formes abstraites simplifiées. Par-dessus, une forme géométrique domine la composition. Sa partie supérieure en triangle inversé, percée de deux cercles, évoque une figure anthropomorphe. Les couleurs brutes et restreintes, dans des nuances de bruns, rappellent la peinture rupestre.
Les motifs participent à l’élaboration d’un langage symbolique qui efface la frontière entre la figuration et l’abstraction, se rapprochant en ce sens des recherches Surréalistes. Jaouën s’est peut être inspiré des mythes de la création du monde et des premiers hommes, souvent au cœur des représentations picturales des civilisations anciennes pour élaborer ce langage poétique et mystérieux.
Pierre Jaouën was close to the Surrealist group and Tachist artists. Through these influences, Jaouën met André Breton and Yves Elléouët. With the latter, in the 1950s he produced stelae and frescoes on cement and paper, resulting from symbolic research into space and time. These works were exhibited in 1959 at the Galerie de la Cour d’Ingres in Paris. From this reference, emerged a world of signs, symbols and simplified animals representations. The colours are raw, primitive, unmixed. The frescoes maintain the ambiguity between figuration and abstraction, thus approaching Surrealist research.
This gouache, exhibited in 1959, presents schematized animals and simplified abstract shapes. Above, a geometric shape dominates the composition. Its upper part made of an inverted triangle, pierced with two circles, evokes an anthropomorphic figure. The raw and restrained colours, in shades of brown, remind cave painting.
The motifs participate in the development of a symbolic language, which erases the border between figuration and abstraction, in this sense recalling Surrealist research. Jaouën may have been inspired by the myths of the creation of the world and the first men, often at the heart of pictorial representations of ancient civilizations, to develop this poetic and mysterious language.