« Jasmin » circa 1981

Technique :

Huile sur toile marouflée sur panneau

Dimensions :

46 x 38 cm

Provenance :

Collection Kitty Lillaz

Vendu

Mati Klarwein est né à Hambourg d’un père architecte, rattaché au mouvement du Bauhaus, et d’une mère chanteuse d’opéra. En 1948, Mati et sa mère se rendent à Paris où le jeune homme intègre l’Académie Julian. Il travaille ensuite avec le peintre Fernand Léger qui lui fait connaître le monde du Surréalisme. A Paris, il rencontre également le peintre viennois Ernst Fuchs, l’un des fondateurs du réalisme fantastique, qui aura une grande influence sur le jeune artiste. Klarwein s’installe très vite dans la vie parisienne, passant ses étés à Saint Tropez, réalisant des portraits de célébrités.

En 1961, il fait la connaissance de Salvador Dali. Cette rencontre est pour l’artiste le début d’une longue fréquentation avec les Surréalistes. Avec son père, il commence à construire durant l’été 1961 une maison dans le petit village de Deia à Majorque, étant tombé amoureux de cet endroit durant un court séjour, invité par l’archéologue Bill Waldren. C’est durant ce même été qu’il produit son fameux dyptique « Landscape Perceived, Landscape Described » qui lui vaut, avec d’autres œuvres de cette période, d’être perçu comme un « peintre psychédélique ».

Klarwein s’installe à New York en 1965. A partir de là, son œuvre est considérée comme lié au Surréalisme. Mais ses voyages et son intérêt pour les divinités et le symbolisme inspirent fortement son art. Durant ses années new-yorkaises, il crée des peintures, notamment « Bitches Brew », commandée par Miles Davis pour son album du même nom. Il réalise également de nombreux portraits de personnalités, telles que John F. Kennedy ou son ami Jimmy Hendrix et termine son grand projet, le sanctuaire d’Aleph, temple cubique de toutes les religions, composé de soixante- huit peintures représentant des passages bibliques, parmi lesquelles « L’Annonciation » (utilisée plus tard par Santana pour la couverture de son célèbre album, « Abraxas »), une « Crucifixion » (1963-1965) représentée par un arbre de la vie sexuel -ce qui provoqua la réaction de l’establishment puritain- une « Nativité » (1962) et bien d’autres peintures connues. Plus tard, Klarwein est contraint de démanteler sa chapelle et de vendre les tableaux individuellement pour des raisons économiques.

Mati s’installe dans sa maison de Deia aux débuts des années 80, peignant avec moultes détails les paysages qui l’entourent.

Connu pour son art des années 1960 et 1970 (notamment pour ses couvertures d’album), Mati travaille conventionnellement, à travers une variété de genres, dont des natures mortes d’un style hyper réaliste, des paysages et des portraits. Le nombre de ces portraits est considérable, de Brigitte Bardot à Léonard Bernstein, Richard Gere, Géraldine Chaplin, Peggy Hitchcock, la famille Mellon et beaucoup d’autres.

La présente œuvre provient de la collection de Kitty Lillaz. A l’été 1956, le jeune artiste se lie d’amitié avec cette mystérieuse égérie fortunée de vingt ans son aînée avec laquelle il va parcourir le globe pendant sept ans. Il va ainsi voyager en Europe (Espagne, Italie, Grèce), au Tibet, en Turquie, en Inde, en Amérique du Nord, au Maroc, au Niger, à Haïti, à La Jamaïque, en Indonésie, au Brésil, au Mexique, aux Bahamas, au Kenya, au Sénégal, en Gambie, à Cuba, au Guatemala… Il parle pas moins de six langues (anglais, français, espagnol, allemand, hébreu, avec de bonnes notions d’arabe et d’italien). Son lexique pictural va se trouver fortement enrichi et son imaginaire va bientôt être en phase avec la culture pop qui passe à cette époque par « Les chemins de Katmandou ».