Bronze signé : "Chana Orloff" Tirage : "Susse Fondeur Paris" numéroté 2/8
Hauteur : 33 cm
Exposition : Le bois original a été exposé au Salon des Indépendants de 1922 Cette œuvre figure dans le catalogue raisonné de Chana Orloff par Felix Marcilhac pp.54-55 N°1 ill.
Née en Ukraine, Chana Orloff doit émigrer après les pogroms de 1905 et s’installe avec sa famille en Palestine, où elle travaille comme couturière. Après cinq ans passés à Jaffa, elle part étudier la mode à Paris où elle choisit, peu après son arrivée, de s’orienter vers des études d’art. Orloff fréquente alors le milieu artistique de Montparnasse. Remarquée pour son dessin, elle entre aux Arts décoratifs et étudie la sculpture à l’Académie Vassilieff, où elle rencontre entre autres Modigliani.
Dès 1913, elle participe au Salon d’Automne, puis à celui des Tuileries et aux Indépendants. En 1916, elle expose à la galerie Bernheim Jeune aux côtés de Matisse, Rouault et Van Dongen. Sculptrice figurative, ses thèmes de prédilection sont les femmes, la maternité et l’art animalier. Artiste en vogue dès 1919, le Tout Paris lui réclame des portraits (son œuvre en compte plus de trois cents). Elle réalise ainsi ceux de nombreux artistes parmi lesquels les architectes Perret et Chareau, les poètes Bialik et Mac Orlan, et les peintres Modigliani, Matisse, mais aussi Laboureur (1922).
Le succès de son œuvre lui permet de se faire construire en 1926, sur les plans de l’architecte Auguste Perret, une maison-atelier à la Villa Seurat. Elle multiplie les expositions en France et aux États-Unis, où elle se rend entre 1929 et 1931. En 1935, a lieu sa première exposition à Tel Aviv, où elle rencontre un très grand succès. Rattrapée par les lois antisémites de l’occupation, elle échappe de justesse à la rafle du Vel’ d’Hiv’ et se réfugie à Genève, où elle travaille jusqu’à la fin de la guerre.
Lorsqu’elle rentre à Paris, elle poursuit son œuvre et expose dans de nombreuses galeries dont la Galerie Katia Granoff.
Jean-Émile Laboureur (1877-1943), peintre et graveur. Aux Indépendants de 1922, le portrait que Chana Orloff fait de lui fait sensation. Le Crapouillot le reproduit d’ailleurs sur sa couverture : « Voyez le Laboureur d’une ressemblance étonnante : quel parti l’artiste a tiré de ce modèle tout en rondeur et en finesses ; comme elle a joliment exprimé cette bouche précise et minuscule, comme perdue dans un visage épanoui (…) Nul, jusque là, n’avait osé ce qu’osait Orloff. Je n’imaginais pas que l’auteur en question était une femme, mais il me vint à l’esprit que j’avais croisé l’une des grandes forces créatrices de notre temps », écrit Claude–Roger Marx.