« Trois fleurs » Années 70

Huile sur toile

81 x 60 cm

Signé au verso : "Baroukh"

Vendu

Après la fin de ses études au lycée français d’Alexandrie, le peintre égyptien Ezekiel Baroukh part pour Rome où il étudie à l’Académie des Beaux-Arts. En 1934, il retourne dans sa ville natale, en peintre confirmé mais toujours à la recherche de son propre style. De 1940 à 1946, Baroukh contribue à l’organisation de manifestations artistiques à Alexandrie en tant que membre du Comité de l’Atelier « Groupement Artistique Alexandrin ». Il participe alors à de nombreux salons et expositions à Alexandrie comme au Caire. Attiré par l’émulation artistique parisienne d’après-guerre, Baroukh quitte son pays et s’installe à Paris en 1946. Il s’engage dans l’abstraction jusqu’à la fin des années 1950 avant d’adopter une plus grande liberté de mouvement face à la toile dans une période qualifiée de gestuelle. C’est dans les années 1960 que l’œuvre de Baroukh prend une nouvelle direction, le peintre abandonne la couleur et se penche vers le signe aux dépens de la forme. Cette période troublée s’achève par l’abandon de l’abstraction et la recherche d’un nouveau vocabulaire figuratif.

Le tableau présenté provient de cette dernière période figurative du peintre. Un vase blanc contenant trois fleurs, l’une blanche, les deux autres jaune et orange, posé sur une table jaune clair se détache sur un fond noir. L’intérêt de l’œuvre ne relève pas du but essentiel de représentation mais plutôt du dépouillement de l’objet figuré. La simplicité de la ligne mêlée aux couleurs vives des pétales dégage une pureté propre à l’œuvre de Baroukh dans les années 1970. Le peintre simplifie à la fois la ligne et le modelé pour ne plus jouer que sur la matière. Par l’aplats de couleur mais aussi la prévalence d’une certaine géométrie, Baroukh semble vouloir évoquer l’idée de fleurs dans un vase plutôt que sa réalité. Le contraste saisissant entre les teintes chaudes qui atteignent leur plénitude dans les fleurs et le fond noir accentue d’autant plus l’effet de simplification radicale et de densité de la matière. On retrouve ici l’aboutissement de l’évolution qu’a suivie Baroukh, de l’abstraction à la peinture informelle jusqu’au retour vers le figuratif sans jamais cesser de jouer sur la matière et la lumière intérieure de la toile.

George Boudaille écrit précisément à propos de la peinture figurative de Baroukh : « Baroukh choisit le dépouillement, la pureté, comme il l’a toujours fait. (…) Trait, forme, couleur, le rectangle de la toile sur le chevalet, la découpe d’un tabouret et un Ce sursaut de Baroukh, dans sa dernière période a donné naissance à une suite de tableaux d’une intensité, d’une présence si rare qu’ils auraient dû lui valoir le succès et la reconnaissance avant sa disparition… »