Suzanne Lalique nait en 1892 à Paris. Fille de René Lalique et d’Augustine-Alice Ledru, elle grandit dans un univers artistique où son père l’encourage à développer sa fibre artistique. Artiste éclectique, elle s’essaye à toute sorte de productions artistiques et décoratives. Elle collabore ainsi régulièrement avec la maison Lalique en concevant des flacons et boîtes à poudre. Suivant les pas de la Maison, elle devient décoratrice pour la Manufacture de Sèvres de 1914 à 1930.
En 1913, elle expose pour la première fois au Salon des artistes décorateurs des aquarelles, modèles pour des impressions sur étoffes. Elle s’initie également à la peinture avec Eugène Morand, futur directeur de l’Ecole nationale des Arts décoratifs et Jean Giraudoux qui lui fait découvrir les oeuvres de Manet. De cette découverte, elle retient l’usage des noirs et gris qu’elle utilise avec brio dans ses compositions décoratives et, plus tard, dans ses peintures.
En 1917, Suzanne Lalique épouse le photographe Paul Burty Haviland. Elle travaille ainsi pour la manufacture Théodore Haviland, cousin de son mari, pour laquelle elle réalise des services de table à partir de 1925. Cette même année, elle exécute un panneau en grès pour le vestibule d’un des deux pavillons de Sèvres à l’exposition des Arts décoratifs de 1925 et produit des décors pour des assiettes à déjeuner et des services à thé.
Elle conçoit aussi avec son père des décors d’intérieur pour les salons des premières classes des paquebots Le Paris en 1921 et Le Côte d’Azur Pullman Express en 1929.
Parrallèlement, elle continue de peindre et expose pour la première fois en 1930 à la galerie Bernheim-Jeune. Sa peinture est directement influencée par son quotidien. Elle peint en tout plus de 130 tableaux, principalement des natures mortes aux teintes raffinées et au cadrage audacieux.
A partir de 1937, elle s’intéresse à l’univers théâtral. Elle dirige alors les ateliers de décors et de costumes de la Comédie-Française, mais collabore aussi avec Jean Meyer et Francis Poulenc. Elle intègre alors des accessoires théâtraux dans ses natures mortes.
Suzanne Lalique meurt en 1989 à Yzeures-sur-Creuse, en Touraine.
Une exposition posthume lui est dédiée en 2012 au musée Lalique de Wingen-sur-Moder en Alsace puis au musée des Beaux-Arts de Limoges.