« Vue de la Villa Gregoriana à Tivoli » v.1878

Date
Technique(s)
Encre de chine sur papier
Dimensions

23 x 16 cm

Tampon en bas à droite

"Rome" au crayon au centre droit

Vendu

Léon Comerre (1850-1916) est un peintre et sculpteur français né à Trelon dans le Nord de la France. Précoce, il commence vers l’âge de sept ans ses études au sein des écoles académiques de Lille.

Très talentueux, il obtient la médaille d’or de l’Académie de Lille à 17 ans ainsi qu’une bourse pour poursuivre ses études à Paris. En 1868, il devient élève de l’atelier d’Alexandre Cabanel. L’influence orientaliste de son maître orientera sa touche. Par la suite, il est admis à l’Académie des Beaux-Arts de Paris où il obtient notamment la « grande médaille d’émulation » décernée par le ministre des Beaux-Arts. En 1871, il participe pour la première fois au Salon et présente son portrait « l’Italienne ». Il y expose ensuite son « Portrait de M. Darcq » en 1874 et « Cassandre » en 1875, qui lui vaut une médaille de 3e classe.

Après avoir remporté en 1872 le « deuxième second Grand Prix » et en 1874, « le premier second Grand Prix », il remporte finalement en 1875 le Grand Prix de Rome de peinture d’Histoire sur le sujet « l’Ange annonçant aux bergers la naissance du Christ ».

Après un bref voyage d’études en Belgique et en Hollande, Léon Comerre se rend en Italie. Il séjourne à la Villa Médicis de janvier 1876 à décembre 1879 et envoie à l’Académie « Jézabel dévorée par les chiens et Junon » (1878) et « Le lion amoureux » (1879).

C’est au cours de ce périple italien que Léon Comerre a esquissé ce paysage à l’encre de Chine. Celui-ci se compose de bâtiments surplombant une puissante cascade qui jaillit de la colline luxuriante, au premier plan de la composition. L’artiste a inscrit au crayon le lieu de la scène : Rome. En effet, les pins parasols qui bordent les architectures évoquent immédiatement l’Italie. Les arcades du bâtiment central rappellent celles de la Villa Gregoriana à Tivoli, située à quelques dizaines de kilomètres de Rome. Ce parc, de style romantique, aménagé dans les années 1830 sur ordre du Pape Grégoire XVI recèle en effet de merveilleuses cascades et de grottes mystérieuses. Un tel spectacle n’a pu qu’inspirer les artistes. Léon Comerre livre ici son ressenti face à la découverte de cet impressionnant paysage. Effaçant d’un trait net et vif l’encre de Chine pour suggérer la puissance de la cascade, il accentue sa monumentalité qui ne laisse pas le regard indifférent. Ce dynamisme se retrouve dans le reste de sa composition grâce à sa touche rapide et frénétique.

Connu pour ses peintures orientalistes et les portraits de ses contemporains– tel le « Portrait d’André Wormser » (1878) également présent à la galerie – Léon Comerre dévoile ici au contraire une esquisse sans doute non destinée au public. Cet intrusion dans l’intimité de l’artiste rappelle son talent, célébré en son temps, dont la redécouverte ne fait que débuter.